La réconciliation et le retour à Paris
Marie de Médicis
En 1593, Marguerite renoue avec son mari (devenu roi à la mort d'Henri III en 1589) qui, pour consolider son pouvoir, souhaite se remarier pour s'assurer une descendance légitime. Les arguments ne manquent pas pour appuyer l'annulation du mariage : consanguinité, contrainte exercée sur la mariée, stérilité... L'appui de Marguerite s'avérant nécessaire, sa situation s'améliore. Henri songe alors à épouser sa maîtresse, Gabrielle d'Estrées, mère de son fils César. Marguerite est d'abord réticente à céder la place à cette « bagasse » (« femme de mauvaise vie » selon le Littré). En revanche, les négociations aboutissent après la mort subite de Gabrielle en 1599, favorisées par de fortes compensations financières. L'annulation prononcée, Henri IV épouse Marie de Médicis. De bons rapports se rétablissent alors entre les deux anciens époux.
Marguerite revient enfin à Paris en 1605. Après dix-neuf années à Usson, elle a peu changé (tout au moins en ce qui concerne ses goûts ; quant au physique, elle est devenue « horriblement grosse » à en croire Tallemant des Réaux). Elle est désormais très dévote et Vincent de Paul est un temps son aumônier. Elle se fait construire un vaste hôtel sur la rive gauche de la Seine, face au Louvre (il ne reste aujourd'hui rien de ce bâtiment qui initia le caractère aristocratique de ce quartier jusque là plutôt voué à l'Église et à l'Université). Par son amour des lettres, par les réceptions qu'elle donne (des ballets notamment), par les poètes et philosophes dont elle s'entoure (Marie de Gournay, Philippe Desportes, François Maynard, Étienne Pasquier, Mathurin Régnier, Théophile de Viau...), Marguerite perpétue le souvenir de la cour brillante des Valois.
« Unique héritière de la race des Valois », comme elle s'intitule, Marguerite réalise, en ses dernières années, la transition, non seulement entre sa dynastie et celle des Bourbons, mais aussi entre l'esprit de la Renaissance et celui du Grand Siècle. Elle est d'autant plus apte à jouer ce rôle de trait d'union entre deux époques qu'elle entretient d'excellentes relations avec la reine puis régente Marie de Médicis (qu'elle conseille à l'occasion) et le dauphin, futur Louis XIII (dont elle fait son héritier).
Marguerite survit quelques années à son ancien mari et meurt en 1615.
s-harry-potter-s, Posté le dimanche 25 novembre 2007 03:25
lol